En France, les préoccupations dites « environnementales » occupent aujourd’hui une grande place dans les médias, mais restent largement absentes de la pensée en général. Elles se trouvent le plus souvent aux mains de quelques « éco-tartuffes » qui auront réduit la question de l’écologie par une morale-des-petits-gestes compatible avec les objectifs d’une croissance sans limite. Mais à quoi bon chercher une résolution à la crise environnementale si l’on ne s’interroge pas sur les conditions de possibilité de son émergence, si l’on ne revient pas à ses premières fondations ? Le problème de cette crise et de sa résolution n’est pas seulement administratif ou législatif, mais aussi métaphysique, idéologique et culturel. Dans la mesure où elle repense la place de l’homme dans le monde, elle implique forcément des pratiques intellectuelles sociales et politiques inédites, une "nouvelle équation des savoirs". Donc, Écologie = X, ou la nécessité de repenser les rapports des sciences, de la politique et de la morale. C’est dans cette voie qu’a choisi de s’engager ici la revue Labyrinthe, à travers des articles consacrés à l'écocritique, l'histoire et l'éthique environnementale, l'écologie scientifique et l'écologie politique.